Comment réduire les pertes liées à l’utilisation des emballages traditionnels ?

En considérant les pertes enregistrées aux points de distribution des vivres frais, diverses stratégies doivent être adoptées par les principaux acteurs de la filière. Il s’agit de la collecte des vivres frais aux champs et dans les domiciles des producteurs, la vente directe au consommateur final et le chargement par échafaudage.

Les lieux de collecte des vivres frais avantageux : le champ et le domicile du producteur

Les enquêtes de terrains confirment que seulement 35 % des grossistes/semi-détaillants intéressés préfèrent la collecte des vivres frais dans les champs et aux domiciles des producteurs. En effet, tous les jours, ces grossistes semi-détaillants sillonnent les villages environnants à la recherche des vivres frais par contre sous réserve des dépenses (transport et manutention) et des autres responsabilités liées aux pertes, 65 % des grossistes détaillants attendent leurs fournisseurs au niveau du marché. Ces stratégies de collecte sont pratiquées habituellement par les revendeurs urbains de la périphérie immédiate et ceux installés dans les zones urbaines (Ngapgue, 2007). Cette stratégie a pour avantages la recherche de la qualité du produit sollicité par le commerçant urbain et l’achat des produits à des coûts relativement bas pour dégager le maximum de bénéfice. Pour cette forme de collecte, il s’agit de passer des commandes chez des producteurs qui après la récolte, ramènent les vivres fraichement cueillis à la maison. Le grossiste semi-détaillant se charge du transport et du triage des vivres frais qui seront ensuite acheminés au centre de collecte. Ces produits, dans la plupart des cas, sont achetés à crédit et c’est lorsque les commerçants reviennent des points de vente qu’ils épongent leurs arriérés de dette auprès des producteurs. Il se développe dans ce cas un degré de confiance mutuelle entre les producteurs et les grossistes semi-détaillants. La collecte aux domiciles et au champ se fait de préférence dans l’après-midi pour mieux négocier les prix et apprécier la qualité du produit qui est acheté.

L’adoption de la vente directe chez le consommateur final

C’est la vente de vivres frais par le bayam sellam au consommateur final qui est la stratégie la plus indiquée pour éviter des pertes significatives chez le grossiste/détaillant. C’est un type de vente dit de circuit court (Edjoa, 1978). C’est-à-dire que la vente de vivres frais est focalisée sur les consommateurs des zones périphériques de consommation. Dans cette stratégie de vente, les emballages fréquemment utilisés sont les cageots carrés, les cageots en entonnoir, les sacs de jute et la botte pour les légumes-feuille. La majorité des revendeurs se servent des vieux cageots pour le triage et la revente aux consommateurs finaux qui adoptent préférentiellement les emballages plastiques et cette stratégie constitue une autre forme de recyclage des emballages. La vente directe contrairement à la vente indirecte nécessite moins d’emballages traditionnels que la vente indirecte qui se fait à des centaines de kilomètres. La vente directe ainsi adaptée aux vivres frais présente divers avantages. Par exemple, il met en contact directement le consommateur final et le producteur ; et en vendant directement aux consommateurs, les producteurs des vivres frais obtiennent des avantages comparatifs plus intéressants. Le rapport qualité/prix du produit est intéressant, car lorsque les produits vendus sont détériorés leur prix connait une baisse. C’est le cas des tomates cassées qui sont soldées aux promoteurs de la restauration de rue et aux ménages à revenu modeste. Cette forme de vente ou échange sur un circuit court exclut dans la chaîne des transactions les intermédiaires des circuits classiques que sont le grossiste, les emballeurs, les porteurs et l’agent communal. Dans ce type de vente, on connait moins de pertes liées aux emballages traditionnels.

Le chargement par échafaudage comme le mode de chargement indiqué pour les vivres frais

Trois modes de chargement des produits maraîchers périssables sont pratiqués dans le centre de collecte. Il s’agit du chargement par échafaudage, du chargement en désordre et du classement par taille. Ainsi, des enquêtes effectuées sur le terrain, il ressort que 77 % des commerçants utilisent l’échafaudage, 13 % pratiquent un chargement en désordre et 10 % classent leurs produits par taille du colis (du plus volumineux au moins volumineux). La prédominance du mode de chargement par échafaudage se confirme par le fait qu’il est d’abord un mode classique. En ce sens, il est le plus répandu et le mieux maitrisé au niveau du marché. De plus, cette option se justifie aussi par le fait qu’elle prend en considération les exigences du locataire du véhicule. Régulièrement, celui-ci insiste sur la fragilité de sa marchandise. La main-d’œuvre utilisée dans ce mode de chargement coûte beaucoup plus cher que les deux autres modes.

Le choix du chargement en désordre peut être dû à deux choses. D’une part, le fait que ce n’est pas un seul client qui est propriétaire de toute la marchandise contenue dans un véhicule. Autrement dit, le chargement en désordre se fait tout au long du parcours et exige des arrêts intempestifs pour déchargement ou ajustement des colis. D’autre part, le chargement en désordre n’est pas toujours négocié et demeure beaucoup moins rentable que le premier pour le propriétaire du Camion. Cette situation n’engage pas la responsabilité du propriétaire du camion en cas de dommage observé sur le produit. Le chargement par échafaudage tient compte de la qualité du produit et du type d’emballage qui lui est propre. Par exemple, les vivres frais et fruits les plus résistants comme l’avocat, la carotte, le concombre et la pastèque sont classés en dessous et les plus fragiles ou hautement périssables tels que la tomate, la salade, les légumes-feuilles et les plantes condimentaires sont posés au-dessus. Ce mode de chargement consiste également à séparer les produits hautement périssables et contenus dans des cageots et les sacs de jute à l’aide des planches de bois. Une fois le chargement terminé, le véhicule est recouvert à l’aide d’une bâche pour protéger les produits contre les effets de la pluie et du soleil. En dehors des pertes économiques qui sont liées aux modèles traditionnels d’emballage pour vivres frais, il faut relever que leur adoption accrue comporte des risques environnementaux aussi bien sur les écosystèmes forestiers que dans le cadre de vie des populations urbaines.

Source : Open Edition Journals

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